Livrets Atelier #1 Collectif WATT

LE COLLECTIF WATT : JEAN-PIERRE GIUSIANO JÉRÔME PEREIRA CHARLES MACAIRE PIERRICK DESVILLE

Page 9 : #1 Collectif WATT

En quoi le travail du fer vous inspirait-il particulièrement ? Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours aimé le métal rouillé et les objets rongés par l’usage et le temps : outils émoussés, casseroles en fer oxydées, que l’on trouve sur le bord d’un chemin, où la matière 
qui les compose a pris 
des allures de dentelles. Mes premières lampes étaient fabriquées à partir de ces boîtes de métal, rouillées, et d’un pied en laiton un peu kitsch que je chinais dans les brocantes ou à Emmäus. Comment votre travail a t-il évolué 
par la suite ? Un beau jour j’ai découvert les passoires ! J’ai commencé à les utiliser comme abat-jours ; éclairées de l’intérieur, elles projetaient de belles lumières sur les murs. Puis ce furent les moulinettes, les fameux « presse-purée » de nos aïeuls. Ou encore les chinois avec leur forme pyramidale. Un univers se créait. Je créais mon univers. Avec comme dernière découverte le vélo. Objet de tous les possibles. Une fourche comme piétement, un pédalier comme base, une pédale ou un pignon comme élément de déco, une roue qui tourne sur elle-même,… un univers à la fois poétique et mécanique. Quels étaient alors vos circuits de distribution ? Ce furent les premières expos, premiers regards d’un public sur mon travail. Premiers marchés : marché de créateurs sur le cours Julien à Marseille, marchés à Lourmarin, à St Maximin, à l’Isle-sur-sorgue. Premiers salons : Cour-circuit à Paris, Les Automnales à Lyon, « Maisons en scène » à Marseille,  Artisa à toulouse. C’était en 2003 je crois. Il y a juste dix ans. Et aujourd’hui ? Le développement de votre activité vous a t-il permis d’être présent sur les salons professionnels ? En 2004, j’ai franchi le saint des saints, le salon que tout le monde redoute, appréhende et qui, en même temps, excite l’envie et la curiosité. « Maison &Objets » est LE salon des professionnels de l’artisanat, pour les professionnels de la distribution. Depuis je m’y rend chaque année, à chaque session, avec une certaine appréhension et une folle envie d’y être déjà. Les mois qui précèdent, je développe ma collection. Des modèles de lampes en petites séries puis d’autres en pièces uniques essayant de maintenir cet équilibre entre artisanat et démarche artistique. Entre l’objet utile et l’objet unique. Il y eut des bonnes années et des moins bonnes, de belles rencontres avec  des acheteurs internationaux et aussi avec les autres artisans qui comme moi partagent les mêmes désirs, les mêmes idéaux de vie. Il y eut enfin la découverte des Ateliers d’Art de France, organisation professionnelle des métiers d’art qui fédère tout ce petit monde. Watt aussi est une histoire de rencontre ? De la rencontre est née l’envie de partager. En 2011, nous avons décidé Jérome Pereira, Pierrick Desville et moi-même alors voisins d’atelier dans la 1er arrondissement de Marseille et tous trois créateurs de luminaires de prendre un espace de travail commun. Après quelques semaines de recherche, nous avons trouvé un lieu magnifique à mi-chemin entre le Vieux-port et Notre-Dame-de-la-Garde, tout près du centre ville de Marseille. Charles Macaire nous a rapidement rejoint. Ainsi est né Watt. Qu’est ce que vous a apporté Watt depuis son ouverture en novembre 2011 ? Aujourd’hui à travers ce lieu, je peux enfin pleinement faire connaître mon travail au public marseillais : lampes du bureau, lampadaires, appliques, suspensions ; pouvant proposer éventuellement des pièces sur mesure mais aussi proposer mes services en métallerie que j’avais progressivement laissé de côté au fil du temps : meubles, mezzanines, consoles, étagères, escalier.  En résumé, Watt est le lieu de tous les possibles…