Alter'Mag Alter'Mag 3

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Page 11 : Alter'Mag 3

Alter'Mag : Céline bonjour, tout d'abord revenons un peu à Konnecting Soul et, plus généralement à votre collaboration avec Frank 2 Louise, vous percevez ça comment ? Une étape dans votre parcours ? Un acte fondateur ?Céline Lefèvre : J'ai adoré entrer dans l'univers artistique de Frank l'espace d'une création : ses compositions musicales sont du velours pour la danse Hip hop, celle qui lie technique et émotions.Pendant les étapes de création de K.S, danser en si étroite relation avec la musique a été jusqu'à présent un des meilleurs moments de ma carrière de danseuse et aussi un des plus durs : la Machine est froide et il est souvent difficile de la rendre plus chaleureuse... mais j'ai beaucoup appris.A'M : Danser harnachée de capteurs, produire soi-même le son en dansant, ça doit être à la fois un énorme travail de mise au point et un grand moment de plénitude non ?C.L : Absolument. Je me souviens d'une étape de répétition, nous en étions encore à "comprendre" les capteurs, où les indications de Frank m'ont mis dans une espèce de transe : je devais improviser avec les sons qui sortaient de la captation, que je produisais, sans essayer de les maîtriser complètement... subtil, il fallait vraiment lâcher le mental ! A'M : Un moment fort qui vous a marqué à cette époque ?C.L : Aller danser au MIT, à Boston, dans un amphithéâtre du campus, pour démontrer ce qu'on pouvait faire avec la réunion de faiseur de capteur de mouvement, de musicien/chorégraphe, et de danseurs Hip hop ! Et voir leur réaction ! Du bonheur et de la fierté de pouvoir participer à ça. A'M : Venons-en maintenant à ce qui s'est passé dans votre vie de danseuse depuis...C.L : J'ai travaillé avec d'autres chorégraphes, rencontré d'autres univers et j'ai surtout affiné le mien en me chorégraphiant un solo puis en un trio puis une revue Hip hop, un opéra et aujourd'hui un autre solo ...A'M : C'mouvoir, c'est purement une compagnie de hip hop ?C.L : Non, le Hip hop est ma famille artistique d'adoption mais ma racine, c'est la danse, l'interprétation et l'humour. La couleur principale est Hip Hop … mais pas que. A'M : On assiste de plus en plus à des mélanges de danses de rue, et particulièrement de hip hop, avec d'autres formes de danse contemporaine, c'est une approche qui vous parait intéressante sur le principe ?C.L : Oui, et je m'y retrouve ...j'aime le métissage doux et bien fait des genres, c'est comme ça aussi que l'on évolue, que d'autres formes artistiques naissent. Peut être que c'est une forme de néo-hip hop qui arrive, comme il y a eu le néo-classique.Mais j'aime voir le noyau dur du Hip Hop, dans les battles notamment. C'est la flamme qui fait briller le reste du mouvement. A'M : Actuellement, où peut-on avoir la chance de vous voir danser ?C.L : Merci pour la chance ! Je joue mon solo "Ma leçon de hip hop" qui s'apparente plus à un one woman dansé, au théâtre de Suresnes les 18,19 et 20 janvier 2014. Les lecteurs peuvent voir les dates et lieux suivants sur mon site www.cmouvoir.com A'M : Vous proposez également des stages et formations, vous pouvez nous en dire un peu plus ?C.L : Oui, les stages que je donne occasionnellement mettent la technique de la danse Hip hop et la musicalité au service des émotions, du jeu de l'interprète qui à mon sens, façonne un danseur.A'M : En conclusion, les projets de Céline Lefèvre ???C.L : Plein ! Danser encore, interpréter toujours, et chorégraphier un "Carmen" l'année prochaine si le dieux des subventions entendent ma requête, ce sera plus confortable pour travailler !