Alter'Mag Alter'Mag 3

Rencontres, culture, société, évasion, imagination... Le magazine curieux par nature et gratuit par vocation.

Page 16 : Alter'Mag 3

Je suis né sous le pèreJ’ai grandi sous le filsJ’ai dû chanter leur gloireJ’ai enduré leurs vicesJamais de jamais jeN’aurais cru voir leur finJamais de jamais jeN’aurais cru vivre enfinCe fut une longue nuitLongue de quarante ansCe fut l’ère du mensongeLe règne des brigandsJ’ai perdu mes amisJ’ai langui mes parentsJ’ai ruminé ma peineJ’ai enterré l’instantLa dame de Damas s’est levée ce matinLiberté dans les cœurs, aube à portée de mainCe ne sont pas des lionsCe ne sont que des chiensAboyeurs enragésIvres de leur veninLa Syrie leur est dueEt nous sommes leurs serfsUn pays aux AssadEt pour nous la misèreNous n’étions que deux centsQuand le mur est tombéLe mur de cette peurLongtemps accumuléeUn cri de nos poitrinesEn écho a vibréNous ne voulons que DieuSyrie et libertéLa dame de Damas s’est levée ce matinLiberté dans les cœurs, aube à portée de mainC’était au mois de marsDeux mille onze est l’annéeNous n’étions que deux centsSur nous ils ont tiréCette armée surarméeNe sait qu’est la pitiéD’un vendredi à l’autreNous devînmes des milliersIl portait un couffinVers la ville assiégéeLes marches étaient de paixEn rameaux d’oliviersIl n’avait que treize ansIls l’ont défiguréHamza est son prénomDe toute éternitéLa dame de Damas s’est levée ce matinLiberté dans les cœurs, aube à portée de mainC’est une guerre civileMartelait le tyranDe sa voix haut perchéeDe bourreau négligentLe concert des nationsEndossa le posticheRemplissez les charniersOn ne prête qu’aux richesLes mots pâlissent faceA ce fracas d’horreurCarnages et maisonnéesEmportées avant l’heureGare aux dénonciateursFrémit chaque SyrienLes fantômes torturentAu nom d’Assad ou rienLa dame de Damas s’est levée ce matinLiberté dans les cœurs, aube à portée de mainAbandonnés du mondeNos larmes étaient de sangToujours porter le deuilRâles jetés au ventPourtant oui tenir bonRésister résisterPeu à peu progresserEt l’étau desserrerMais tout a une finMême la barbarieNous en tremblons le jourNous en rêvons la nuitDans leur haine sans fondIls veulent nous plongerNous serons plus forts qu’euxNous saurons pardonnerLa dame de Damas s’est levée ce matinLiberté dans les cœurs, aube à portée de mainCette dame je la chante, c’est la RévolutionSur les murs de Syrie j’écris partout son nom Jean-Pierre Filiu http://souriahouria.com/ Je suis né sous le père J’ai grandi sous le fils J’ai dû chanter leur gloire J’ai enduré leurs vices Jamais de jamais je N’aurais cru voir leur fin Jamais de jamais je N’aurais cru vivre enfin Ce fut une longue nuit Longue de quarante ans Ce fut l’ère du mensonge Le règne des brigands J’ai perdu mes amis J’ai langui mes parents J’ai ruminé ma peine J’ai enterré l’instant La dame de Damas s’est levée ce matin Liberté dans les cœurs, aube à portée de main Ce ne sont pas des lions Ce ne sont que des chiens Aboyeurs enragés Ivres de leur venin La Syrie leur est due Et nous sommes leurs serfs Un pays aux Assad Et pour nous la misère Nous n’étions que deux cents Quand le mur est tombé Le mur de cette peur Longtemps accumulée Un cri de nos poitrines En écho a vibré Nous ne voulons que Dieu Syrie et liberté La dame de Damas s’est levée ce matin Liberté dans les cœurs, aube à portée de main C’était au mois de mars Deux mille onze est l’année Nous n’étions que deux cents Sur nous ils ont tiré Cette armée surarmée Ne sait qu’est la pitié D’un vendredi à l’autre Nous devînmes des milliers Il portait un couffin Vers la ville assiégée Les marches étaient de paix En rameaux d’oliviers Il n’avait que treize ans Ils l’ont défiguré Hamza est son prénom De toute éternité La dame de Damas s’est levée ce matin Liberté dans les cœurs, aube à portée de main C’est une guerre civile Martelait le tyran De sa voix haut perchée De bourreau négligent Le concert des nations Endossa le postiche Remplissez les charniers On ne prête qu’aux riches Les mots pâlissent face A ce fracas d’horreur Carnages et maisonnées Emportées avant l’heure Gare aux dénonciateurs Frémit chaque Syrien Les fantômes torturent Au nom d’Assad ou rien La dame de Damas s’est levée ce matin Liberté dans les cœurs, aube à portée de main Abandonnés du monde Nos larmes étaient de sang Toujours porter le deuil Râles jetés au vent Pourtant oui tenir bon Résister résister Peu à peu progresser Et l’étau desserrer Mais tout a une fin Même la barbarie Nous en tremblons le jour Nous en rêvons la nuit Dans leur haine sans fond Ils veulent nous plonger Nous serons plus forts qu’eux Nous saurons pardonner La dame de Damas s’est levée ce matin Liberté dans les cœurs, aube à portée de main Cette dame je la chante, c’est la Révolution Sur les murs de Syrie j’écris partout son nom Jean-Pierre Filiu