Quelle a été la genèse du projet ? J’ai développé ce projet lors d’un Master 1 en management et stratégie de l’entreprise. Plutôt que de présenter une thèse sur un sujet qui ne m’emballait pas trop, j’ai décidé de présenter une création d’entreprise. J’ai toujours été passionné par la lecture, on parlait beaucoup de numérique… et de fil en aiguilles, l’idée de Bookstory m’est venue. J’ai soutenu cette thèse qui s’est très bien passée. J’ai eu des commentaires du jury qui m’ont permis de peaufiner mon dossier. Puis je me suis « amusé » à envoyer le projet à l’incubateur multimédia Belle de Mai à Marseille. Quel a été la réponse de cet incubateur spécialisé dans le numérique? J’ai été retenu pour présenter le projet devant un comité d’engagement avec une quinzaine de professionnels et j’ai présenté Bookstory, un peu surpris, en 2010. En fait je suis rentré en incubation le 1er janvier 2011 et en suis sorti le 31 décembre 2012. Depuis cette année 2013, on vole de nos propres ailes mais on a travaillé ce projet avec l’incubateur pendant deux ans pour peaufiner la stratégie… Il fallait mettre en place l’entreprise, créer la société, les contrats avec un juriste… Quel est le visage de Bookstory.fr aujourd’hui ? Nous sommes 3 associés aujourd’hui et il y a plusieurs personnes qui gravitent autour du projet. Sans parler du comité de lecture qui est composé maintenant de 32 membres. On a voulu équilibrer entre amateurs passionnés et professionnels. En fait, on a de grands lecteurs et à côté on a des bibliothécaires, des libraires, des correcteurs, des éditeurs… Donc on fait un peu la balance entre le point de vue d’un passionné et le point de vue de quelqu’un dont c’est vraiment le métier. Concrètement pour les auteurs, comment ça marche ? Le chemin est tout « bête » : l’auteur dépose le texte, il est mis à disposition en téléchargement au comité de lecture, donc à la trentaine de lecteurs uniquement. Si l’avis est défavorable, l’auteur reçoit un mail de refus commenté. Dans le cas où le texte est validé c’est moi qui prends contact avec l’auteur pour lui expliquer comment ça se passe par la suite, le contrat qu’on lui propose, etc. Comment le comité choisit-il les livres ? On a un système sur le site qui permet d’émettre un avis favorable ou un avis défavorable à la publication. Quand le livre est uploadé en ligne par l’auteur, il a une note neutre, de zéro. Chaque vote positif lui donne un point, chaque vote négatif lui en enlève un. Le but est soit qu’il arrive à +3 points, au quel cas on le valide, soit il arrive à -3 alors on le refuse. Quand le comité valide un texte et qu’on a signé le contrat d’édition, on texte met le en ligne sur Bookstory.fr. Les dix premiers téléchargements sont gratuits puis on a des paliers tous les dix téléchargements. Avec dix téléchargements supplémentaires le texte passe à 2 euros, puis à 4 euros, pour atteindre ensuite le prix plafond à 6 euros. Votre catalogue compte 29 textes, comment vous êtes-vous fait connaître auprès des auteurs? Au début, on a du se faire connaître des auteurs. On a lancé l’année dernière un concours, un appel à textes qui avait bien marché et pour lequel on avait reçu 55 textes. Après, ça a fait son petit bonhomme de chemin, et aujourd’hui, les auteurs nous trouvent assez facilement car ils cherchent des solutions pour être édités. On est un peu comme une maison d’édition, tous les jours on reçoit des textes. Et uniquement de la littérature, je veux dire pas de BD, de livres de cuisine ou de livres pratiques. On évite les textes trop courts aussi. Bookstory.fr est-il avant tout un tremplin ? On envoie les textes aux éditeurs papier et on a des retours intéressants. Le but premier est d’offrir un outil aux auteurs qui leur permet dans un premier temps de recevoir les avis de lecteurs, de savoir ce que vaut leur livre, et dans un second temps de les voir édités en format papier. C’est la consécration ultime pour un auteur.