Alter'Mag n°2

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Jon, lorsqu’il ne parcourt pas les neiges du cercle polaire avec son troupeau, est également artisan d’art, chef de famille et fier représentant d’une communauté que l’on ne connaît pas forcément très bien : les Samis. C’est son quotidien, celui de ses proches et celui de ses rennes que nous conte le film «Jon face aux vents». On est là très loin des clichés de nomades vivant dans un autre temps ou, au contraire, de peuples qui sacrifieraient la richesse de leurs traditions au modernisme. Les Samis ont su trouver un juste équilibre pour faire perdurer leur mode de vie tout en s’adaptant au monde moderne et ce filmtémoignage est non seulement une plongée au coeur d’un environnement grandiose, mais également un bel exemple de vie. Ni vraiment un film, ni vraiment un reportage, cette histoire splendide filmée avec pudeur et passion, nous fait plonger au coeur du quotidien d’un des derniers peuples nomades d’Europe. Nous avions retrouvé Corto Fajal à Nice lors d’une avant-première organisée par le Consul de Suède en liaison avec l’exposition «DUODJI-Art samien» à la Maison de l’environnement. En effet quoi de mieux pour compléter un événement sur l’artisanat samien, que «Jon face aux vents», ce très beau film qui poursuit sa destinée avec succès dans certaines salles et certains festivals. A voir absolument ! Et ce, d’autant plus facilement puisque le DVD est désormais disponible et que vous pouvez le commander directement depuis ce magazine. Pour «rêver d’aller voir ailleurs... et mieux regarder son jardin». «En 2010, pendant le tournage en pleine transhumance d’hiver, la glace d’un lac cède sous les pas de 3000 rennes. Signe des temps ? L’hiver qui a suivi fut l’un des pires que les samis aient connu, sans pâturages où mettre leurs troupeaux... Leur jardin semble désormais perturbé, qu’en est-il du nôtre ?» Corto Fajal Jon, chef de famille La presse en parle : «Pour une fois, on ne nous montre pas des indigènes avec des plumes dans le cul qui font une petite danse en «costumes traditionnels» pour le plaisir (et le réconfort) des «civilisés» que nous sommes». (Versatile) Lire la critique intégrale «La subtile alternance des voix off - celle de Jon, d’une simplicité proche de la poésie, celle du cinéaste, plus concrète - reflète le lien pudique qui unit les deux hommes, apportant de la chaleur dans ces paysages figés par la neige.» ( Télérama) «Le premier prix a été attribué à un très beau film sur la vie trépidante d’un éleveur de rennes très émouvant: un petit chef d’oeuvre, à l’image de Into the Wild» (Le figaro.fr)