« Il faut avouer que j’étais un des plus sceptiques car je trouvais le projet très gros », avoue Jean Arnaud, co-président du Pays Dignois, à propos de la coopération autour de la ligne de chemin de fer de Provence. « Mais vu l’implication de la Région et la volonté d’aboutir, j’ai vite regagné espoir ! » Gestionnaire de la ligne depuis 2007, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur a souhaité dynamiser l’économie de cette section historique en lançant, il y a quelques années, un vaste projet de rénovation et de modernisation de ses infrastructures. « Il y a eu de gros investissements de la Région», explique Margot Espalieu, chargée de la coopération autour des chemins de fer. En effet, en 2007, un plan de 75 millions d’euros a été voté pour moderniser la ligne dite du « train des Pignes ». Un chantier considérable, auquel se sont bientôt joints les acteurs locaux grâce à un contrat ambitieux : le contrat d’Axe, qui réunira bientôt la Région, l’Etat, les départements des Alpes de Haute Provence et des Alpes-Maritimes, les Communautés de communes traversées par la ligne, les communes abritant les principales gares et les Pays Dignois, A3V et Vallée d’Azur Mercantour.La coordination des actions et des volontés de chacun de ces acteurs étant un travail fastidieux, les trois Pays du tracé de la ligne ont pris l’initiative de s’associer pour faciliter la communication entre les collectivités locales. « L’intérêt de coopérer c’est qu’on se met d’accord et on arrive en tant qu’interlocuteur unique face à la région », explique Margot Espalieu. Un gain de temps providentiel, qui permet de fluidifier des processus administratifs parfois lourds et chronophages : « On dépasse les frontières administratives pour s’intéresser à la ligne de train», résume Margot, « et cette ligne devient un espace cohérent en tant que tel. »Initiée en 2013, suite à un appel du pays A3V, la coopération autour du développement de ce service public s’oriente plus particulièrement sur la promotion touristique du train, principal levier d’action des pays : « Les Pays ont aussi voulu participer pour que le train ait plus de retombées sur leurs territoires, notamment au niveau touristique, » indique Margot. Car si de nombreux passagers réguliers utilisent les chemins de fer de Provence dans leurs déplacements quotidiens, c’est le tourisme qui engendre les plus grosses recettes. Une manne qui pourrait devenir un réel vecteur de développement des territoires.« Travailler ensemble, c’est déjà tout un programme ! » avoue cependant Margot Espalieu dans un grand sourire. Pour donner une cohérence et coordonner les actions entre les trois Pays, un poste a été créé il y a 2 ans, qui est aujourd’hui occupé par Margot. Un rôle charnière dans la coopération : « Il faut interpeler les pays, les rencontrer régulièrement et consulter tout le monde », résume la coordinatrice. Et s’il faut réunir l’accord des trois responsables de Pays avant de lancer une mission, il faut aussi recueillir la validation des élus : « Ça demande d’apprendre à travailler ensemble. Au début, rien que sur un courrier, cela prenait un peu de temps pour que tout le monde se mette d’accord sur une formulation. » Il a donc fallu de la patience, de bonnes capacités d’adaptation, et de la créativité pour cette jeune technicienne-coordinatrice : « On invente en faisant. On n’est pas comme dans une association avec un fonctionnement écrit et fonctionnel. Il faut tout monter, que ce soit sur les actions ou sur la manière de travailler ensemble», résume-t-elle.Avec un Educ’tour qui a emmené des élus en Italie et en Suisse ; la première édition du « Festirail », festival autour de la ligne de chemin de fer ; et la préparation de projets ambitieux, comme la « maison des Vallées de Nice, la coopération a déjà porté de nombreux fruits. Ce bilan positif est valorisé par le fonctionnement original de ce mode d’action : « Sur ce projet, les élus se rencontrent autour d’un sujet concret », explique Margot Espalieu. « Les élus ont rarement les espaces pour se rencontrer et travailler ensemble et c’est le cas ici. On peut dire que la coopération dépasse le sujet du train. » En reliant aussi bien les gares que les représentants de la région, le train des Pignes continue donc son paisible cheminement à travers les différents décors et réalités provençales. Une réussite pour cette ligne historique qui, loin de sombrer dans la nostalgie, s’ancre dans les projets d’avenir du territoire.Une ligne qui sort de l’ordinaire : Mise en service au début du siècle, la ligne du train des Pignes reliant Nice à Digne est exceptionnelle sous bien des aspects. Passée sous la gestion de la Région Provence Alpes Côte d’Azur en 2007, qui est devenue son unique exploitant en 2014, elle est en effet l’une des seules lignes françaises à ne pas appartenir à la SNCF. Une particularité qui, parmi tant d’autres, fait son charme et son caractère.Une ligne « mythique » : De nombreuses histoires se racontent sur l’origine du nom donné à cette ligne provençale. D’aucuns diraient que la ligne du train des Pignes s’appelle ainsi car, à l’époque du train à vapeur, les passagers pouvaient descendre du train, ramasser des pignes de pin et y remonter sans trop d’efforts, le train étant très lent. D’autres racontent encore que la locomotive était alimentée grâce à ces mêmes pignes, grâce aux nombreux pins présents sur son parcours. D’autres, plus pragmatiques, y voient seulement un indice environnemental. Comme souvent avec l’Histoire, à chacun son interprétation ! Equipée de rames modernes, la ligne a su aussi conserver le charme d'un voyage en train à vapeur. « Il faut avouer que j’étais un des plus sceptiques car je trouvais le projet très gros », avoue Jean Arnaud, co-président du Pays Dignois, à propos de la coopération autour de la ligne de chemin de fer de Provence. « Mais vu l’implication de la Région et la volonté d’aboutir, j’ai vite regagné espoir ! » Gestionnaire de la ligne depuis 2007, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur a souhaité dynamiser l’économie de cette section historique en lançant, il y a quelques années, un vaste projet de rénovation et de modernisation de ses infrastructures. « Il y a eu de gros investissements de la Région», explique Margot Espalieu, chargée de la coopération autour des chemins de fer. En effet, en 2007, un plan de 75 millions d’euros a été voté pour moderniser la ligne dite du « train des Pignes ». Un chantier considérable, auquel se sont bientôt joins les acteurs locaux grâce à un contrat ambitieux : le contrat d’Axe, qui réunira bientôt la Région, l’Etat, les départements des Alpes de Haute Provence et des Alpes-Maritimes, les Communautés de communes traversées par la ligne, les communes abritant les principales gares et les Pays Dignois, A3V et Vallée d’Azur Mercantour. La coordination des actions et des volontés de chacun de ces acteurs étant un travail fastidieux, les trois Pays du tracé de la ligne ont pris l’initiative de s’associer pour faciliter la communication entre les collectivités locales. « L’intérêt de coopérer c’est qu’on se met d’accord et on arrive en tant qu’interlocuteur unique face à la région », explique Margot Espalieu. Un gain de temps providentiel, qui permet de fluidifier des processus administratifs parfois lourds et chronophages : « On dépasse les frontières administratives pour s’intéresser à la ligne de train», résume Margot, « et cette ligne devient un espace cohérent en tant que tel. » Initiée en 2012, suite à un appel du pays A3V, la coopération s’oriente plus particulièrement sur la promotion touristique du train : « Les Pays ont aussi voulu participé pour que le train ai plus d’impact sur leurs territoires, notamment au niveau touristique, » indique Margot. Car si de nombreux passagers réguliers utilisent les chemins de fer de Provence dans leurs déplacements quotidiens, c’est le tourisme qui engendre les plus grosses recettes. Une manne qui pourrait devenir un réel vecteur de développement des territoires. « Travailler ensemble, c’est déjà tout un programme ! » avoue cependant Margot Espalieu dans un grand sourire. Pour donner une cohérence et coordonner les actions entre les trois Pays, un poste a été créé il y a 2 ans, qui est aujourd’hui occupée par Margot. Un rôle charnière dans la coopération : « Il faut interpeler les pays, les rencontrer régulièrement et consulter tout le monde », résume la coordinatrice. Et s’il faut réunir l’accord des trois Pays avant de lancer une mission, il faut aussi recueillir la validation des élus : « Ça demande d’apprendre à travailler ensemble. Au début, rien que sur un courrier, cela prend un peu de temps pour que tout le monde se mettent d’accord sur une formulation. » Il a donc fallu de la patience, de bonnes capacités d’adaptation, et de la créativité pour cette jeune technicienne-coordinatrice : « On invente en faisant. On n’est pas comme dans une association avec un fonctionnement écrit et fonctionnel. Il faut tout monter, que ce soit sur les actions ou sur la manière de travailler ensemble», résume-t-elle. Avec des Educ’tours qui ont emmené des élus en Italie, en Suisse et dans le Jura ; la première édition du « Festirail », festival autour de la ligne de chemin de fer ; et la préparation de projets ambitieux, comme la « maison des Vallées de Nice, la coopération a déjà porté de nombreux fruits. Ce bilan positif est valorisé par le fonctionnement original de ce mode d’action : « Sur ce projet, les élus se rencontrent autour d’un sujet concret », explique Margot Espalieu. « Les élus ont rarement les espaces pour se rencontrer et travailler ensemble et c’est le cas ici. On peut dire que la coopération dépasse le sujet du train. » En reliant aussi bien les gares que les représentants de la région, le train des Pignes continue donc son paisible cheminement à travers les différents décors et réalités provençales. Une réussite pour cette ligne historique qui, loin de sombrer dans la nostalgie, s’ancre dans les projets d’avenir du territoire.