Festival Lafi Bala LafiBala 2015

S’il est un projet qui est bien connu des Chambériens, c’est bien le festival LAFI BALA. Depuis 1996 et tous les deux ans, la Ville de Chambéry et l’association Chambéry Ouahigouya proposent aux Chambériens une « immersion » en pays burkinabé, à travers l’organisation de ce festival interculturel.

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"Dans ma musique j’essaye de donner des messages d’espoir. Je parle de mes amis, de ma famille, de tout le monde, pour qu’on puisse vivre ensemble. Dans ma famille on joue tous du bendré, le partage de la musique est très important. Mes grands-parents m’ont initié à la musique et m’ont inculqué les valeurs du vivre ensemble. C’est ce qu’on nous a appris au Burkina Faso, dont le nom signifie d’ailleurs « pays des hommes intègres ». Ce qui empêche les personnes de s’entendre, c’est le manque de communication et de franchise. Et ce n’est pas avec cet état d’esprit qu’on peut avoir un monde merveilleux. Quand on communique avec quelqu’un, il faut être à l’écoute de l’autre. Avant, au Burkina Faso on pouvait vivre ensemble, maintenant malgré la révolution, les personnes sont de plus en plus individualistes et la misère est très importante. C’est pourquoi je continue de lutter pour offrir aux personnes qui m’écoutent des textes positifs qui pourront faire évoluer notre monde."Propos recueillis par Alix Pierre-Mauffroy Farlamita, partisans d’un monde merveilleux « Avec ma musique je me bats pour pouvoir construire un monde merveilleux. Mes textes expliquent comment il faut vivre ensemble et pourquoi nous n’y arrivons plus aujourd’hui. Nous sommes tous ensemble sur cette Terre, et nous serons tous appelés à en partir un jour, c’est pourquoi il faut arrêter de s’entretuer. Dans ma musique j’essaye de donner des messages d’espoir. Je parle de mes amis, de ma famille, de tout le monde, pour qu’on puisse vivre ensemble. Dans ma famille on joue tous du bendré, le partage de la musique est très important. Mes grands-parents m’ont initié à la musique et m’ont inculqué les valeurs du vivre ensemble. C’est ce qu’on nous a appris au Burkina Faso, dont le nom signifie d’ailleurs « pays des hommes intègres ». Ce qui empêche les personnes de s’entendre, c’est le manque de communication et de franchise. Et ce n’est pas avec cet état d’esprit qu’on peut avoir un monde merveilleux. Quand on communique avec quelqu’un, il faut être à l’écoute de l’autre. Avant, au Burkina Faso on pouvait vivre ensemble, maintenant malgré la révolution, les personnes sont de plus en plus individualistes et la misère est très importante. C’est pourquoi je continue de lutter pour offrir aux personnes qui m’écoutent des textes positifs qui pourront faire évoluer notre monde. » Propos recueillis par Alix Pierre-Mauffroy Aida Dao, la rage de vivre Musicienne indépendante, Aida Dao est une femme qui croit en sa force et en ses rêves. Sa musique est le reflet de son histoire. Ce dimanche, à 13h30, elle fera vibrer la grande scène avec ses rythmes enjoués. « Quand je veux quelque chose, je fais tout pour y arriver ! », affirme Aida Dao. Pourtant, être une femme burkinabè, qui plus est musicienne, n’est pas simple. « Au Burkina Faso, on ne prend pas les femmes au sérieux, poursuit-elle. Si tu fais de la musique, tu es la femme de “tout le monde”. Beaucoup de personnes ont critiqué mon choix. » La musique est sa raison d’être et elle refuse d’abandonner ses rêves, et ce malgré les difficultés. Aida a toujours voulu vivre au rythme de sa passion. Après avoir étudié le théâtre et la danse, c’est finalement la musique qui l’emporte. Elle veut la comprendre de l’intérieur, pouvoir la lire, l’écrire et la jouer. Mais, la joie de vivre n’a pas toujours été au rendez-vous. « A mes débuts, j’étais fermée au monde ». Emue, elle confie avoir vécu une enfance très difficile, loin de sa mère. Un vide qu’elle ressent encore aujourd’hui et que seule la musique est parvenue à combler. « J’ai arrêté l’école en 5e pour vivre pleinement ma passion », revendique-t-elle. Elle part en voyages avec une de ses professeurs et participe à des concours. Un parcours atypique qui a forgé la personnalité de cette femme battante. C’est en parcourant l’Europe qu’Aida se rend compte que le racisme est très présent. Elle se rappelle ses premiers instants sur le sol français et des personnes qui l’ont dévisagée. « Ce n’est pas de notre faute si nous sommes noirs », lance-t-elle, dépitée. Ses textes dénoncent en partie ce racisme. « C’est ce qui me révolte le plus au monde ». Elle insiste aussi sur les conflits interethniques et ségrégationnistes qui ravagent l’Afrique. « Nous sommes Africains, nous sommes tous pareils. Si nous ne nous en rendons pas compte, cela fera des drames comme au Rwanda », explique-t-elle. Son nouveau projet est à l’image de sa force : elle désire réunir les ethnies africaines au sein d’un grand festival artistique. « Les Africains oublient ce qui les rassemblent et pensent trop à ce qui les différencient ». Son rêve est grand, elle le reconnaît, tout sourire. « Je rêve beaucoup, c’est ça qui me donne de l’espoir ». Alix Pierre-Mauffroy